Sistine regardait autour d'elle, il y avait beaucoup de monde au parc aujourd'hui et elle avait peur que cela ne la dérange dans ce qu'elle avait l'intention de faire. Après tout, elle voulait promener son bébé sans être gêner, mais un mercredi sans personne dans ce genre d'endroit public relevait du miracle. Elle allait donc devoir faire avec. Tout en poussant sa poussette, elle observa les enfants qui jouait dans le bac à sable, au niveau du toboggan ou encore à la balançoire. Avançant doucement, elle s'installa sur un banc vide et pris son enfant dans ses bras avant de lui déposer un baiser sur le front.
« C'est pas encore l'heure du goûter, il faudra attendre encore un petit peu. » Son regard se releva en sentant une présence près d'elle et ses yeux croisèrent deux billes couleur chocolat. Un sourire vint sur ses lèvres et le garçon en face d'elle lui renvoya tout en se grattant doucement la joue ou il y avait quelques traces de boutons.
« Tu as eu la varicelle ? » Il acquiesça tout en s'installant à côté d'elle et commencer à balancer ses jambes dans le vide. Le silence resta de mise entre eux quelques minutes avant qu'il ne prenne la parole d'une petite voix.
« Il s'appelle comment ton bébé ? » « C'est un garçon et il s'appelle Bobby, comme mon papa. » Ils continuèrent à discuter pendant quelques minutes, partageant quelques mots et quelque questionnement. Le temps semblait s'être arrêter autour d'eux et même les cris des enfants ne les empêchaient pas de continuer à faire comme-ci ils étaient seuls au monde.
« Sistine, ma chérie, il va être temps de rentrer à la maison. » La petite fille de six ans soupira avant de regarder sa mère installer un banc plus loin et qui avait du l'observer tout le long depuis qu'elle avait quitter leur emplacement. Exaspérée, elle replaça son poupon dans sa poussette, remonta la couverture sur lui et avant de partir se retourna vers le petit garçon qui n'avait pas bouger d'un pouce.
« J'espère qu'on pourra bientôt se revoir, peut-être à l'école ? » Elle n'attendit pas la réponse de son nouveau camarade et partie rejoindre sa mère qui s'impatientait, ne sachant pas encore qu'une grande amitié et une future histoire d'amour venait de débuter.
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« Tu est le plus grand idiot que cette Terre n'est jamais porter, sache-le. » Sistine du haut de ses quinze ans regardait son meilleur ami, frère de cœur, ce garçon qu'elle connaissait depuis pratiquement dix ans maintenant. Comme tout les jours après les cours, ils se retrouvaient chez elle pendant que ses parents étaient encore au bureau et que son frère et sa sœur était partie elle ne savait où. C'était un rite entre eux depuis leur plus jeune âge, même si pendant le primaire, ils passaient toujours leur temps chez la mère du jeune homme une fois l'école fini. Aujourd'hui tout avait été normal jusqu'à ce que Peter, un garçon qu'elle appréciait beaucoup ne vienne ne lui adresser la parole. Elle avait un peu laisser son ami de côté, mais elle ne voulait pas laisser sa chance passer. Surtout qu'elle attendait depuis un bon bout de temps. Puis il était tout venu gâcher en sortant qu'il n'appréciait pas de voir sa copine discuter avec lui, elle n'en revenait toujours pas.
« Je suis désolé, mais il n'ai pas fait pour toi, je ne veux pas que tu souffre à cause de ce mec... Je tiens trop à toi pour ça. » Sistine n'en revenait pas, elle était assez grande pour savoir ce qu'elle devait faire pour se protéger, elle n'était pas idiote. Son frère lui avait déjà fait la morale, ainsi que ses parents quand ils ont pris conscience qu'elle avait l'âge de commencer à sortir avec un garçon, donc elle savait à peu près quoi faire. Pourtant, elle avait la drôle d'impression qu'il lui cachait quelque chose, cela se lisait même sur son visage comme sur un livre ouvert. Soupirant, elle se stoppa avant d'aller s'installer à côté de lui sur le lit.
« Je suis assez grande pour faire attention à moi, tu ne pourra pas toujours me protéger. » Ce qu'elle venait de dire n'était pas méchant, voir déplacer, mais Sistine ne s'attendait pas à la réaction de son frère de cœur. Il avait pris sa place et c'était lui dorénavant qui tournait comme un lion en cage dans sa chambre, lui qui était d'habitude d'un self-control hors norme. Elle ne savait pas vraiment comment réagir, après tout il était toujours le plus réfléchi de leur duo et le clamer ne faisait pas partie des choses que Sistine avait l'habitude de faire. Pourtant elle se releva de son lit et s'approcha de lui pour le stopper, le regard assuré et la tête relevé à cause de leur différence de taille. C'est là que tout à changer, ou plus exactement quand elle a senti ses lèvres sur les siennes, chaudes et si douce à la fois. Il fallait bien avouer qu'elle ne s'attendait pas le moins du monde à ce genre de réaction et encore moins de sa part à lui qui pourtant avait une place bien particulière dans son cœur. Le temps de la réflexion pris fin quand il se recula et attrapa son sac avant d'essayer de quitter la pièce le plus rapidement possible.
« Excuse-moi Sissi, j'aurais pas du, je ne t'en voudrais pas si tu devais m'en vouloir. » Il était prêt à partir, mais elle n'avait pas envie qu'il s'enfuie comme un voleur, non et c'était même tout le contraire. Ce baiser l'avait tout simplement retourner, comme-ci avant ça elle ne le voyait pas réellement et qu'il avait fallu qu'il prenne son courage à deux mains pour qu'elle ne prenne conscience. Il n'était pas un simple ami à ses yeux, il était beaucoup.
« Non, s'il te plaît... Reste avec moi. » Comme pousser par une force invisible, elle lui attrapa la main et le rapprocha doucement d'elle avant de presque toucher son torse du bout des doigts. Cela ne lui avait jamais sembler étrange d'être aussi près de lui, mais là son cœur battait la chamade et en relevant les yeux, croisant son regard, un petit sourire vint sur ses lèvres.
« Je crois qu'on a besoin de parler, tout les deux. » Ils ne le savaient pas encore, mais c'était le début d'une belle histoire d'amour, de leur grande histoire d'amour.
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Sept ans de mariage, autant dire que c'était un cap à passer et beaucoup de personnes lui avaient dit que c'était déjà très bien qu'une union arrive à ce point. Sistine ne pouvait pas dire le contraire, elle aimait son mari plus que tout, mais depuis quelques temps tout était devenu de plus en plus difficile entre eux. Cela venait peut-être du fait qu'aucun des deux n'avaient jamais connu une autre personne, qu'ils avaient tout vécu ensemble et qu'aujourd'hui il le regrettait. Leur mariage était tellement bas quelques mois auparavant qu'elle avait cru qu'il allait finir par demander le divorce, mais l'annonce de sa grossesse avait changer la donne. Puis leur travail respectif leur prenait beaucoup de temps, elle avait l'impression qu'elle passait plus de temps avec ses employés qu'avec lui. Ce n'était vraiment pas facile. De plus le fait qu'elle soit enceinte de cinq mois n'aidait pas, en rentrant du restaurant elle était tellement fatiguée que le temps qu'elle passait avant avec son mari elle le passait dans son bain avant d'atterrir dans leur lit. La magie du mariage était plus que lointaine maintenant. Pourtant là, elle se sentait plus que seule en sortant du cabinet où elle venait de passer sa seconde échographie. Il lui avait promis d'être avec elle pour ce moment, surtout qu'ils allaient savoir le sexe de leur enfant, mais il n'était pas venu et ne lui avais même pas envoyer un message pour s'excuser. C'était assez dur à avaler pour elle. Soupirant, elle traversa la rue avec l'intention de se rendre chez sa sœur, chez qui elle était certaine de trouver sa mère quand elle l'aperçu un peu plus loin. Ce n'était pas la direction du cabinet qu'il prenait non, pourtant il descendait de sa voiture. Elle bougea légèrement pour se dissimuler un peu et observa ce qu'il pouvait bien être en train de faire. Son cœur se serra quand elle vit une jeune femme plus jeune qu'elle s'approcher de lui et déposer un baiser sur sa joue. Le coup fut encore plus dur quand elle le vit passer son bras autour de sa taille et l'entraîner en direction d'un restaurant un peu plus loin sur l'avenue. Il n'était pas à Santa Rosa, il pouvait donc se permettre d'avoir ce genre de geste puisque personne ne pourrait le lui rapporter. Il l'a trompait donc et c'était la pire chose qu'il pouvait lui faire. Oubliant son projet de visite chez sa sœur, elle remonta dans sa voiture et pris la direction de la maison qu'ils avaient acheter un peu plus de quatre ans auparavant. Leur nid d'amour. Le temps sembla passer terriblement vite et quand elle entendit la porte d'entrée se refermer derrière lui, son cœur se serra violemment, lui donnant envie de vomir.
« Chérie, je suis rentrer. » Elle le savait bien, mais elle ne bougea pas du fauteuil où elle était installer depuis presque trois heures. Il arriva tranquillement, un sourire sur les lèvres qu'il perdit en voyant les deux valises en face de sa femme.
« Tu va quelque part ? » Les larmes s'accumulèrent et elle en sentit une couler le long de sa joue gauche, preuve de la peine qu'elle essaye de dissimuler depuis un bon moment.
« Non, mais toi, oui... Je crois qu'on a besoin de souffler chacun de notre côté, même si je crois que tu ne sera pas seul pour supporter cette épreuve. Ton amie pourra t'aider. » Sistine ne leva, passa à côté de lui sans lui lancer un regard et monta à l'étage. C'était bien le début de la fin.
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