Call all your friends and tell them you're never coming back, 'cause this is the end. Pretend that you want it, don't react. The damage is done. The police are coming too slow now. I would have died, I would have loved you all my life. You're losing your memory now.

L'amour pouvait vous pousser à faire des choses folles, des choses que vous sans doute jamais fait en temps normal. Je détestais voyager. J'étais née et j'avais grandi à Houston, dans le Texas. C'était ma ville, mon chez-moi, et je ne me sentais bien que quand j'y étais. Pourtant, j'étais là, sur les routes depuis maintenant plusieurs jours, à la recherche du grand amour. La route n'avait pas été facile, sachant que je n'avais aucune idée de l'endroit où j'allais, et que je n'avais également aucun moyen d'y aller, n'ayant pas réussi à avoir mon permis. Je savais me débrouillée, depuis que j'étais toute petite. Avec un père alcoolique et violent, et une mère qui ne faisait rien pour nous en faire sortir, j'avais appris très vite à m'occuper de moi-même. Ca faisait des jours que je passais à faire du stop. Je dormais dans des motels miteux sur les routes, et changeais de compagnon de voyage tous les jours. Je n'aimais pas beaucoup ça, même si les personnes que je rencontrais étaient tout à fait charmantes. Mais ils étaient tous à me poser des questions, savoir pourquoi je faisais ça, qu'est-qui m'avait poussé à prendre la route. Je ne voulais pas le dire à de parfaits inconnus. Je ne voulais même pas me le dire à moi-même. Je savais pourquoi j'étais là, au fond, mais je refusais d'y faire face réellement. J'évitais d'y penser, je ne voulais pas y penser, penser à ce que j'étais en train de faire. J'étais pathétique, et tout cela finirait par me retomber dessus. Trois mois. Trois mois avaient passé. C'était peu dans une vie. Et très peu pour soigner un alcoolisme d'un tel degré. Qui pouvait m'assurer que je ne retomberais pas sur l'homme hanté, celui qui était la cause de toutes mes larmes ? Il ne suffisait pas d'une lettre pour que j'oublie tout, et que je retombe dans ses bras, loin de là. Mais je l'aimais. Il était ma faiblesse. Je ne pouvais pas faire comme si de rien était, comme si je n'avais jamais lu cette lettre. Oui, sûrement allais-je regretter d'aller le chercher à des milliers de kilomètres. Mais je savais pertinemment que je le regretterais encore plus de ne pas y aller. Ca me hanterait toute ma vie, je ne finirais jamais de me demander ce qui aurait pu se passer, ce qu'il était devenu. Il fallait que je sache, que je le vois. Au moins une dernière fois. Je savais que personne n'était de mon avis. Surtout pas mes deux meilleurs amis, Charlie et Olivia. Pour eux, c'était quelque chose de complètement stupide et irresponsable d'aller le retrouver. Je ne leur avais pas dis que je partais, mais sûrement qu'ils étaient au courant maintenant. Ils savaient ce que j'avais en tête, ils me connaissaient par coeur. Et les connaissant, ils ne tarderaient pas à venir me chercher. Mais c'était plus fort que moi, c'était un besoin.

J'étais arrivée à Los Angeles il y a quelques heures, et je m'étais installée dans un motel au bord de la route. Adrian et moi nous connaissions depuis des années. Avant d'être un couple, nous avions été amis. On fréquentait les mêmes endroits, les mêmes personnes. Même si ça avait été difficile, j'avais réussi à retrouver le lieu où il était. Los Angeles, Californie. J'en avais fais, des motels. A demander à l'accueil si un certain Adrian Fitzpatrick séjournait dans une des chambres. J'allais abandonner, et prendre une chambre dans le prochain motel que je verrais. Bien sûr, j'ai demandé par curiosité, avec peu d'espoir cependant. C'est alors que la réceptionniste prononça les trois lettres. « Oui. » Ca avait été comme un choc, et je lui avais demandé de répéter. Et maintenant que je savais qu'il se trouvait là, à quelques chambres de la mienne, j'avais peur. J'étais enfermée dans ma chambre depuis quelques heures déjà, à tourner en rond. Je n'osais même pas sortir pour aller m'acheter quelque chose à manger. Depuis quand étais-je devenue cette fille peureuse ? J'étais une personne directe et rien ne m'intimidait. Mais avec Adrian, c'était différent. Mais surtout, je n'étais pas prête de revoir celui que j'avais quitté. C'était Adrian que je voulais voir, mon Adrian. Celui que j'aimais, celui qui était là pour moi. Et si je regardais dans ses yeux et ne le trouvais pas, je ne le supporterais pas. Je pris une grande inspiration et ouvris la porte de ma chambre. Je ne pouvais pas me laisser faire par la peur. Il fallait que je prenne mon courage à deux mains et que je l'affronte, une bonne fois pour toutes. Je n'avais pas parcouru trois états pour me dégonfler au dernier moment. Je vérifiais le numéro de la chambre que la réceptionniste m'avait donnée, et me dirigeais alors vers la porte. Je lus le numéro et donnais trois petits coups à la porte. Mais au bout de quelques secondes, je me retournais, hésitante, pour repartir dans ma chambre. Les larmes commençaient déjà à monter lorsque je repensais à tout ça. Je ne pouvais le faire, je n'étais pas prête. « Faye ? » Le son de sa voix m'immobilisa. Je me retournais lentement, piteuse, et relevais le regard vers lui quelques secondes après, cherchant la force nécessaire pour le faire.