La lecture .. La lecture est chez moi une des choses les plus importantes. Ca me permet d'oublier toutes les sales choses que la vie nous cesse de nous donner, ça me permet de m'évader dans un monde meilleur, d'être une autre personne, de m'imaginer moi-même mon monde. On dit que les lecteurs et les écrivains sont de grands rêveurs. Et c'est vrai. Je suis une fille très rêveuse, qui rêve d'un monde meilleur et d'une vie meilleure. Il faut dire qu'avant, je vivais une fille vraiment extra. J'ai des parents qui m'ont toujours aimé et soutenu, j'ai toujours été leur fierté, leur petit bonheur au quotidien. Il faut dire qu'en cours, ma moyenne dépassait la moyenne de la classe et mes parents ainsi que mes profs ont toujours été fiers de moi. Mais tout ça, c'est fini maintenant. Il a fallu que je me retrouve dans cette stupide ruelle pour ensuite me retrouver dans cette stupide voiture avec ce stupide garçon. Je pense qu'au fond de moi, jamais je ne le pardonnerais. Jamais .. Il a volé ma vie en un seul claquement de doigt, mais je sais qu'il n'est pas le seul responsable, mais si seulement j'avais su ce qu'il mijotait, je serais sans doute chez moi, devant ma pile de bouquin à lire tout et n'importe quoi. Et oui, je suis comme ça. Il est vrai que je suis belle, que j'attire beaucoup de garçons, mais je ne suis pas le genre de fille à dragueur tout ce qui bouge, au contraire. Je suis très studieuse et j'ai une immense passion pour l'art et la littérature. Je touche à tout, je lis tout. C'est vraiment extra. Grâce à ça, on découvre la vision du monde que beaucoup d'artistes ont en ce moment. Rien n'est jamais pareil, rien n'est jamais semblable dans l'art. Mais au fond, l'art n'est qu'une vérité et non une réalité. Tout est subjectif, tout est changeable, rien n'est officiel. L'art est un continuel changement. Tout varie d'un artiste à un autre. Chacun se crée son propre monde et c'est ce que j'aime par-dessus tout.

En arrivant ici, jamais je n'aurai pensé trouver une bibliothèque comme celle dans laquelle je suis aujourd'hui. Tout est vieux, tout est fantastique. Il n'y a rien de mieux que les vieux livres en fin de compte, car c'est dedans que se reflète la réalité de notre monde. J'ai donc trouvé mon petit coin de paradis dans cette ville. Chaque écrivain a eu une vie bien particulière et je suis vraiment fascinée par eux. Mais dans tout ce qui est vieux, il y a également tout ce qui est nouveaux. Je me souviens de la première fois que je suis venue ici. Je cherchais désespérément un livre, mais apparemment il était déjà prit. Je n'en revenais pas, je pensais être l'une des rares personnes à aimer cet auteur. Mais il faut croire que non. La personne qui avait loué se livre n'était autre qu'un jeune homme de vingt-quatre ans portant le nom d'Iwan. Jamais je n'aurai pensé trouver dans cette misérable ville quelqu'un comme moi. Tout est allé très vite après, on est devenu de vrais amis et malgré tout ce que j'ai vécu depuis quelques jours, j'ai trouvé confiance en lui et c'est pourquoi je lui ai tout avoué, les vrais raisons de ma venue à Santa Rosa. Il m'a juré de ne le dire à personne. Mais comment va réagir Léo, il faut que je le prévienne. Mais avec cette tête de mule, ça va vraiment être compliqué. Dans quelle affaire je me suis embarquée encore. J'ai vraiment le don pour me retrouver dans des histoires les plus farfelues les une que les autres. Mais après tout, ça m'a vraiment fait du bien de parler à quelqu'un de ce que j'ai vécu depuis ma fuite. Il me comprend, il m'écoute, il est là pour moi. Je ne le remercierai jamais assez. Mais je sais qu'un jour, Léo et moi, on va devoir continuer notre route, partir loin d'ici et je devrai l'abandonner. Mais en attendant, je profite du moment présent.

Aujourd'hui, le temps est insupportable. Il est fait beau, c'est vrai, mais il fait une chaleur incroyable. Impossible pour moi de rester dehors plus longtemps. Et rester enfermée dans cette voiture, non merci. Je ne sais même pas où est Léo, mais je m'en contre fiche. C'est lui l'auteur de tout ça, pas moi. J'ai donc décidé de venir ici pour me détendre, pour trouver un refuge, pour lire, encore et encore. C'est alors que je le vis, lui, assis par terre dans un coin de la librairie, un bouquin à la main. « Toi, ici ? Ca m’étonne beaucoup ! » Je pris place en face de lui, ne pouvant m’empêcher de le regarder avec un petit regard joueur. Lui, c’était Iwan.

Vous savez, quand vous habitez dans une petite ville comme Santa Rosa, vous risquez vite de mourir d'ennui. Il ne s'y passe pas grand chose, c'est pour ça que les habitants ont apprit à se satisfaire de peu. Je n'échappe pas à la règle d'ailleurs, vous pourriez me donner une canette vide je serais capable de m'occuper avec durant une ou deux heures, en faisant du bruit avec, la détruisant en petit morceau, l'écraser par terre pour essayer de faire des paniers avec. C'est stupide et probablement pathétique. D'ailleurs pas probablement pathétique, ça l'est mais, que voulez-vous ? Quand on a pas le choix on a pas le choix. Personnellement, j'arrivais toujours à m'occuper, lorsque je faisais le service du soir comme aujourd'hui il me suffisait de traîner à la librairie de la ville pour lire un bon livre, sinon je passais la journée avec Peeta. Il était étrange de voir comment en un mois il avait finit par devenir mon meilleur ami mais, bon quand on sait que j'étais également ami avec une fille qui avait finit par braquer une banque et était finalement parti avec un otage. Il me semble que devenir ami avec quelqu'un à partir d'un mois c'est comme … avoir des olives sur sa pizza. Cela semble normal. Il était d'ailleurs difficile de ne pas pouvoir dire la vérité à Peeta sur la jeune fille, étrangement en un mois il connaissait plus ma vie que les gens avec qui j'avais passé ma scolarité. Cependant il était impossible de lui dire la vérité, si j'étais capable de tenir tête à mon père, je ne souhaitais pas faire de Peeta un complice.

Depuis que la blonde m'avait avoué ce crime, j'avais fait quelques recherches dans mes livres de droit, cela m'occupait d'une manière comme une autre mais, je n'avais pu trouver que de vague aide. Décidant de passer au niveau supérieur, ma tasse de café et moi passâmes une matinée entière devant l'ordinateur dans l'espoir de trouver de nouvelles données qui pourrait être utile mais, cela se révélait bien difficile. En même temps des procès gagnaient pas les cambrioleurs … Cela relevait de l'utopie. Seulement, on ne se trouvait pas dans une utopie. Après plusieurs heures de travail et comprenant que cela ne servait guère à quelque chose, j'enfilais un débardeur pour aller à la librairie se trouvant à quelques dizaines de mètre de chez moi. Saluant rapidement la libraire, je me dirigeais vers l'étagère des auteurs dont le nom de famille commençait par V, il me fallut seulement quelques secondes pour repérer celui qui m'intéressait. Cette idée d'utopie m'avait donné envie de relire Candie ou L'optimiste de l'auteur français Voltaire. Je signala rapidement à la femme derrière le comptoir que j'allais m'installer au fond de la boutique avec le livre -au cas où quelqu'un par miracle serait intéressé par celui-ci- et m'assis au fond de la salle pour le lire paisiblement. Mon service ne commençait pas avant deux heures, j'avais donc parfaitement le temps de commencer le livre voir même d'en lire la moitié vu le peu de pages dont il est composé.

« Toi, ici ? Ca m’étonne beaucoup ! » Relevant les yeux alors que la jeune femme s'asseyait en face de moi, je lui rendis son regard joueur alors que je déposais le livre à mes côtés. « Tellement surprenant pas vrai ? En même temps ... Quand je ne suis pas au Bernie's je suis ici, surtout depuis que Tarana est là. » Souriant, je ne faisais que dire la vérité. Même si ces derniers temps, j'étais plus souvent dehors, cet endroit restait mon refuge. « Et toi, qu'est-ce qui t'amène ici ? Léon, non Lee .. Euh monsieur dont le prénom commençait par L, enfin tu as pu lui échapper ? » Ce n'était pas du tout dit méchamment, plutôt avec une tendresse moqueuse en particulier quand il s'agissait du passage sur Léo. Car oui, je connaissais son prénom, je ne l'avais certes jamais vu mais, j'aimais bien faire ça, écorcher son prénom. Sûrement parce que selon moi il avait eu la pire idée du monde en braquant une banque et en prenant un otage au passage. Déjà que braquer une banque était stupide mais, en plus prendre un otage c'était s'envoyer directe à la case prison quand il se ferait prendre. Même si je ne pouvais qu'espèrer que ce jour n'arriverait pas, car sinon Maelys tomberait directement avec lui. Pourquoi croyez-vous que je cherche à faire une défense pour ce braquage ? Oui, bon parce que je m'ennuie profondement mais, aussi parce qu'il me semblait impossible de la laisser plonger pour ça.

Les journées se ressemblant toutes à Santa Rosa. Ici, on n'est pas à Denver et encore moins à Los Angeles ou New-York. Il n'y a pas de soirées, pas de grands magasins, .. Ici, il n'y a rien. C'est comme être enfermé entre quatre murs. À force, on s'en lasse et on devient fou. Tout ça, c'était encore l'idée de Léo. Mais moi je suis trop bonne, trop conne. Je ne dis rien, je le laisse faire. De toute façon, même si je dis quelque chose, il va m'envoyer sur les roses. Avec lui, c'est toujours comme ça. Il n'y a que sa petite personne qui compte, le reste, il s'en moque. Je sais, c'est mon meilleur ami et il est vrai que je l'adore, mais faut pas abuser non plus. Ca fait déjà quelques temps qu'on est, lui moi et notre otage, à Santa Rosa. Et la seule chose que je trouve à faire, ou plutôt que je fais quand Léo me donne la permission, c'est aller me balader dans la librairie ou dans un bar pour voir Zachary. Même si je l'adore beaucoup, il ne sait rien du pourquoi je suis ici. Il n'y a qu'Iwan qui le sait et il restera le seul et l'unique. Quand je sais que j'ai besoin de lui, de le voir, de lui parler, je sais que c'est ici que je dois venir car, il est comme moi : un passionné de lecture. C'est notre petit endroit à nous, le seul où on peut être vraiment calme car, ici, il n'y a qu'un pelé et trois tondus qui s'aventurent dans la librairie. Et oui, de nos jours les gens ne savent plus ce que c'est l'art de la littérature, le vrai Maintenant, ils se contentent d'internet. Mais pourtant, la sensation que procurent les pages sur nos doigts est magnifique. Jamais le plaisir de tourner les pages d'un livre ne s'est envolé chez moi.

Quand je le vis au fond de la librairie, je ne pus m'empêcher de sourire. Ce coin là, c'est en quelque sorte le nôtre. On aime venir ici, pour parler de tout et de rien mais, aussi pour lire. Je me suis dirigée vers lui en le taquinant directement. « Tellement surprenant pas vrai ? En même temps ... Quand je ne suis pas au Bernie's je suis ici, surtout depuis que Tarana est là. » Je lui adressai un autre petit sourire. Tarana était une jeune fille qu'Iwan avait gentiment hébergé. Mais je ne le sens pas celle-là .. « Ah oui .. D'ailleurs, elle te paye toujours pour avoir des informations concernant ton pote, Peeta ? Enfin bref, tu sais ce que j'en pense Iwan, si tu continues, ça peut aller très loin. Ne te laisse pas ensorceler. » Je n'aimais pas cette fille, c'était clair et net. C'est alors qu'il me parla de Léo. Je sais à quel point il aime m'ennuyer avec lui, mais je sais aussi à quel point il le déteste car, il ne cesse de dire que c'est de sa faute, que sans lui je serai beaucoup mieux et tout. D'un côté, il n'a pas tort .. « Et toi, qu'est-ce qui t'amène ici ? Léon, non Lee .. Euh monsieur dont le prénom commençait par L, enfin tu as pu lui échapper ? » « C'est Léo et tu le sais très bien. Et si tu me vois ici c'est que oui, j'ai su m'échapper de ses griffes. En fait, depuis un petit temps, je ne sais pas vraiment où il va, il doit sans doute y avoir une fille derrière tout ça, sinon on ne serait pas ici, j'en suis certaine. » Je m'arrêtais net. Rien que de penser à Léo dans les bras d'une autre me donne la nausée. Je reprends doucement une respiration lente et posée pour essayer de changer de sujet. « Du Voltaire ? Tu m'impressionneras toujours Iwan ! Mais au fait, qu'est-ce qui t'amène ici toi ? »

Que faire lorsque la personne avec qui vous êtes devenu ami, et à qui vous avez proposer de venir vivre sur votre canapé-lit le temps qu'il soit en ville, se pointe avec une femme en plus ? Vous acceptez, d'abord parce que vous pensez que cela peut être drôle, deux hommes, une femme … Allez, imaginez la situation, c'est marrant. Et puis vous acceptez surtout parce que vous savez que vous n'êtes dans votre appartement que pour dormir et vous lavez, sinon vous passez en coup de vent pour récupérer des affaires et vous allez traîner dehors. En tout cas, c'est ce qui s'est passé pour moi. Lorsque Peeta était arrivé chez moi, son sac sur le dos, avec une femme en talon aiguilles derrière lui, j'avais dit oui. Idée complètement stupide mais, que voulez-vous ? On ne se refait pas. Le seul truc, c'est que je n'avais absolument pas prévu que cette jeune femme serait obsédé par mon ami et qu'elle serait prête à venir une fois par jour chez Bernie's, pour commander un quelconque repas et surtout me proposer un pourboire de 100 dollars ou plus si je répondais à une de ses questions. Comment refuser un pourboire de 100 dollars quand il suffit de répondre à une simple question ? Surtout, comment les refuser quand on en a besoin pour pouvoir partir de cette ville perdue ? Les prostituées se font payer pour leur corps, moi je me faisais payé pour des informations complètement futiles. J'étais sans m'en rendre compte devenu une prostituées. Soupirant à cette pensée, je revenais brutalement à la réalité pour y trouver la jolie Maelys … L'observant quelques secondes, je me rendis compte que j'en avais plus partager sur ma vie avec elle et Peeta qu'avec la plupart de mes dits « amis » que je connaissais depuis toujours. La vie est pleine de surprise.

« Ah oui .. D'ailleurs, elle te paye toujours pour avoir des informations concernant ton pote, Peeta ? Enfin bref, tu sais ce que j'en pense Iwan, si tu continues, ça peut aller très loin. Ne te laisse pas ensorceler. » Est-ce de la jalousie que je percevais dans sa voix ? C'était tout du moins ce que j'espérais. Il est stupide d'espérer plus qu'une amitié avec la jeune femme, c'est vrai et ceux pour diverses raisons. La première, elle finirait par partir et moi je serais toujours coincé dans ce trou à rat, et puis j'avais réfléchit … Si Maelys avait suivi Léo dans un braque, il devait y avoir quelque chose. Il faudrait que j'arrive à lui demander discrètement s'il y avait effectivement un truc entre eux comme je le soupçonnais. Autant le savoir maintenant plutôt que de me prendre une baffe monumentale quand je finirais pas être réellement trop attachés à elle. « Ne tant fais pas. Je ne suis pas prêt de me faire ensorceler. » Je commence déjà par l'être par toi, ça suffit non ? « Et, $100 ce n'est pas rien .. Mais, je ne répond qu'aux questions les moins indiscrètes et celle qui ne vont pas violer totalement sa vie privée. Il y a des limites. » Souriant, je me dis qu'il me serait impossible d'accepter de répondre aux questions les plus privées sur Peeta, il y avait effectivement des limites et surtout j'avais mes limites. « C'est Léo et tu le sais très bien. Et si tu me vois ici c'est que oui, j'ai su m'échapper de ses griffes. En fait, depuis un petit temps, je ne sais pas vraiment où il va, il doit sans doute y avoir une fille derrière tout ça, sinon on ne serait pas ici, j'en suis certaine. » Elle s'arrêta net. Cette réaction ne m'aidait pas à penser qu'il n'y avait rien entre eux et cela ne me plaisait guère, cependant je n'avais rien à dire. Je n'avais aucun droit de parler, Maelys était une simple amie .. Pas vrai ? C'est ce dont j'essayais de me convaincre, car je n'étais qu'un ami pour elle. La vie est une chienne que voulez-vous. Si je m'étais transformé en prostitué, la vie en était la reine. « Du Voltaire ? Tu m'impressionneras toujours Iwan ! Mais au fait, qu'est-ce qui t'amène ici toi ? » Rigolant, je soulevais nonchalamment les épaules. « Candide, reste un grand classique, il ne faut pas exagérer. » Fermant le livre, je réfléchis quelques secondes, allais-je lui dire ce que j'avais fait ce matin ? Pourquoi pas, il n'y avait aucune raison que je ne le dise pas, ce n'était pas un secret non plus. « Je travail de nuit aujourd'hui. J'ai fait quelques recherches ce matin sur … Enfin bref, j'allais passer l'après-midi à Blue Hole, il fait trop chaud pour ne pas en profiter, avec Germaine ou Lucienne, j'hésite encore, et peut-être Peeta mais, j'avais envie de lire un peu ce chef d'œuvre avant. Et maintenant te voilà. » Germaine était simplement le nom de ma guitare, oui que voulez-vous, après dix ans de vie commune, elle avait son petit nom à elle. Lucienne vous vous en doutez, c'est le violon, Alfred au cas où c'est mon piano, si ça vous intéresse. « D'ailleurs si tu veux passer ce soir au Bernie's, c'est avec grand plaisir, ça changera des habituels gens complètements bourrés et parfois même crades. » Elle serait une étoile parmi la noirceur du Bernie's.