La vie est facile, quand on s'appelle Wellington. A six ans, on porte des chemises en soie, que maman nous force à mettre pour paraître bien. A neuf ans, papa nous offre une montre à quinze mille dollars, une manière de dire : « Désolé de n'être là qu'une fois par an pour ton anniversaire, et encore, quand je m'en souviens, sinon c'est ma secrétaire qui me le rappelle, d'ailleurs je compte la sauter ce soir avant d'aller m'emmerder en réunion, mais chut, dis le pas à ta mère, t'as vu comment il est beau, ton cadeau ? » La vie est facile, quand on s'appelle Wellington. On a des tas de personnes derrière nous, sans arrêt, qui nous demandent si ça va, si on ne manque de rien, si on a envie de quelque chose de particulier, n'importe quoi, oui, tant que ça nous fait plaisir. Un jour, pour déconner, j'ai dis que je voulais une piscine remplie de chocolat. Trois heures plus tard, on m'y emmenait. On nous apprend à devenir égoïste, capricieux, égocentrique, et personne ne dit rien, personne ne trouve ça absurde, parce qu'on est « fils de » alors c'est normal. Il faut devenir assez con pour être capable de claquer des sommes astronomiques, juste pour quelques minutes de plaisir, parce qu'après c'est plus drôle. Quand on est riche, on se lasse vite. La vie est facile, quand on s'appelle Wellington. Moi, mon rêve le plus dingue, c'était d'être fils de personne, d'un paysan, un artisan, un mec normal qui a des crédits à payer, et qui envoie pas des gens tuer des autres pour récupérer l'argent qu'on lui doit. Aller dans une école pourrie, avoir des potes qui roulaient dans autre chose que des voitures de luxe. Ouais, la vie est tellement facile, quand on s'appelle Wellington. On claque des doigts et c'est fini. C'est pour ça. J'ai laissé le destin décider.

Retiens-moi si tu peux refermer la blessure qui me tient à la vie, et le mal qu'on se fait, et les coups de couteaux qui transpercent mes plaies, du silence et la nuit qui fait pleurer mon âme. Et la mélancolie, dis-moi quand ça finit les pouvoirs et les vents, qui me poussent et qui m'attirent. Quand le cœur ne ressent que l'envie d'en finir, dis, quel est le chemin ?

UNE HEURE DU MATIN, IL Y A UN AN, DANS LE CONNECTICUT Il n'avait pas envie de venir, quand il avait reçu ce matin un message lui demandant de se pointer dans ce coin minable avec une ou deux bouteilles. Il n'en avait pas envie, il avait prévu autre chose, se balader du côté de New York, une nuit ou deux, ou près des montagnes, quelque chose comme ça, quelque chose de plus drôle, avec quelqu'un rencontré sur la route. Se bourrer la gueule, décuver pendant trois jours, c'était une perte de temps, qu'il s'était dit. Et pourtant, il était là, devant cette porte qui semblait avoir été réparée avec du ruban adhésif, à écouter les gens à l'intérieur crier, hurler, chanter. Il était là, sans savoir pourquoi, comme toujours. Il se rassura en se disant qu'il pouvait toujours faire demi-tour, qu'elle ne lui en voudrait pas, que de toutes façons, vu dans l'état où elle devait être, elle ne se rendrait même pas compte de son absence. Il avait commencé à rebrousser chemin vers sa vieille voiture quand il l'a entendu crier son nom de la fenêtre, alors il a soupiré, et, les pieds traînants, il est entré dans l'immeuble. Il ne savait pas encore que sa vie allait basculer à l'instant même où il la verrait, sinon il aurait fait quelque chose, n'importe quoi, comme se crever les yeux.

Tu y crois, toi ? La magie des rencontres, et la peur de mourir. Tu y crois, toi ? Les enfants de l'amour ? Moi, putain, j'ai du mal, doit y'avoir autre chose. L'ivresse et puis la fête, la paresse et la chair, et l'envie de se perdre dans les nuits l'un dans l'autre, peut-être que j'y ai cru, je sais plus. Parce qu'on est égoïste, qu'il suffirait d'aimer et de se consumer, mais qu'aimer de travers peut mener en enfer.

SEPT HEURES DU MATIN, IL Y A DEUX MOIS, QUELQUE PART Son visage à quelques centimètres du sien, peau contre peau, il fixait son regard sans réussir à s'en détacher. Un long silence s'était installé dans la pièce depuis plusieurs minutes, mais ça ne le dérangeait pas, au contraire. Ils n'avaient pas besoin de parler pour se comprendre. Il plongea sa tête dans son cou, humant son parfum le plus longtemps possible, comme pour s'en imprégner. Une odeur de Chanel, de vanille, et de mélancolie. Sentant son cœur se serrer, il se recula légèrement. Bon sang, ce qu'elle était belle. Ses grands yeux bleus, sa bouche en forme de cœur, ses cheveux châtains. Tout chez elle le rendait fou. Fou à lier. Il avait envie de lui dire, je t'aime plus que tout Billy, toi et moi c'est pour la vie, oui, crois-moi, je t'aimerai même dans vingt ans, tu es la plus belle chose qui me soit arrivée, la plus vraie, oui, Billy, je t'aime, tu me rends dingue, je sais pas comment tu fais, mais t'y arrive, tellement bien. Mais ça lui aurait brûlé les lèvres, ça aurait coupé son cœur en deux, en trois, explosé en mille morceaux. Alors à la place, il se contentait de la regarder, comme pour la dernière fois. Comme s'il avait peur d'oublier son visage, son nom, tous les souvenirs qui les rattachaient l'un à l'autre. Il avait envie de dire quelque chose de beau, mais ça ne suffirait pas. Alors à la place, deux petits mots sortirent de sa bouche : « Je pars. » Où, quand, comment, pour longtemps, tu reviens ? Elle ne demanderait rien de tout ça. Elle ne demanderait rien. Elle savait. Il avait choisi de lui dire ça le matin, au réveil, comme ça elle ne trouverait pas le courage de s'énerver, de le haïr, de le détester. Lentement, il se dégagea du lit, enfila son jean, son t-shirt par-dessus. Ses chaussures, bon sang, où sont-elles, ah oui, en dessous du lit. Les clés de sa voiture, dans sa poche, c'est bon. Sans même lui jeter un regard, il ferma la porte. Direction nulle part, sans l'amour de sa vie.

Pierce "Billy" Cartwight a écrit:

(c'est ma façon de te souhaiter bienvenue et bonne chance pour ta fiche (a))
d'ailleurs, ton avatar est orgasmique
et puis la citation de Jeux d'enfants

(c'est ma façon de te dire merciiiiii *sbaf*)

Anastasia L. Lenoir a écrit:

Francisco Pollux
Bienvenue

Peeta Ashbyrn-Cork a écrit:

bienvenue.

Bonnie Benbow a écrit:

Bienvenue, bon courage pour le rôle

Iwan Simons a écrit:

bienvenue

Merci beaucoup.

GARRETTTTTTTTTT. *bave* Merci beaucoup. ♥♥

Merci. Je pense avoir fini, j'espère que ça ira.

Contente que ça te plaise, alors. Tu me dis si y'a des trucs qui vont pas hein, j'ai une manière d'écrire un peu bizarre parfois. *sbaf*