on a tous une lame de rasoir qui vient pour nous tailler le cœur

Tu m’observes de tes yeux experts et moi, je me sens rougir. Je ne suis pas à l’aise face à ton regard, mal habituée à cette attention particulière que tu m’accordes. Je ne comprends pas pourquoi tu te préoccupes de moi quand Viola est à proximité. Moi, je ne suis qu’une petite fille un peu innocente, un peu maladroite qui n’a pas encore tout compris de la vie. Tu viens vers moi et je sens mon cœur s’affoler. « Pollux » tu déclares calmement avec un sourire charmeur. Normalement, effrayée comme je suis, j’aurais balbutiée quelques mots avant de battre en retraite mais tu as piqué ma curiosité. « Pollux ? C’est vraiment ton prénom ? » Tu laisses échapper un petit rire, pareil à un bref aboiement. « A ton avis. » Je lui adresse un sourire timide avant de faire non de la tête. « T’as tout compris, toi. » Je sais que tu te moques de moi mais aucune réplique cinglante ne me vient à l’esprit. Je ne suis pas aussi nerveuse face à toi que face aux autres mais tu m’effraies un peu, je crois. « Et toi alors, c’est quoi ton nom ? » « Lou. » Tu éclates de rire et je ne peux pas m’empêcher de me sentir un peu vexée. « D’accord, ça ne vaut pas Pollux mais ce n’est pas pour ça que tu dois te moquer ! » Tu souris de plus belle et finalement, je finis par me dérider un peu. Tu examines attentivement mon visage avant de te décider. « Billy, ça te va bien. » « Billy ? » je te demande, un peu étonnée. « Ouais, Billy c’est cool. Tu sais, j’ai toujours pensé que c’était n’importe quoi de pas laisser les gens choisir leur nom. Aujourd’hui, je t’en donne la possibilité. » J’acquiesce doucement, j’ai compris ce que tu voulais dire. Tu veux me renommer Billy. « D’accord, Billy c’est chouette. » Je ne sais pas encore ce que ça signifie, ce nouveau prénom, je ne peux pas deviner que c’est une renaissance, un nouveau moi que tu viens de m'offrir. Pour le meilleur et pour le pire. A la réflexion, surtout le pire.

Je fais les cent pas dans ton appartement quand tu te décides enfin à te pointer. « C’est maintenant que tu rentres ? » je te hurle, à peine tu as franchi la porte. Tu hausses les épaules, indifférent face à ma colère qui crève pourtant les yeux. « Je fais c’que j’veux Billy, ça te regarde pas. » Ah ouais, c’est vrai, j’ai pas mon mot à dire si tu te tapes toutes les filles que tu trouves canons. En même temps, on ne peut pas dire que je n’en profite pas non plus. « Je m’en fous de ce que tu fais de ton temps libre ! Mais si tu me donnes rendez-vous ici, la moindre des choses, c’est d’être à l’heure ! Je poirote depuis vingt minutes ! » Tu sembles enfin comprendre. C’est vrai que notre couple n’est pas vraiment traditionnel. Tu m’as changée comme personne ne l’a fait. Je n’aurais même pas pu imaginer la vie que je mène à présent. Je me suis débarrassée de mes inhibitions, je fume et je bois beaucoup trop. Faut croire que tu m’as entrainée dans ta chute. Je te déteste à un point que tu n’imagines même pas. Je déteste notre quotidien. Je déteste notre couple. Je déteste la façon dont on se trompe ouvertement. La façon dont on cherche constamment à se blesser. Au fond, c’est la façon dont on s’aime, le problème. « Je m’en vais, j’en ai marre » je déclare d’un ton qui se veut indifférent. Tu me barres le passage et me prends possession de mes lèvres avec violence. Je te déteste toujours autant mais je ne peux pas m’empêcher de répondre à ce baiser passionné. Parce que c’est ça, la façon dont on s’aime.

Si tu me voyais, tu ne me reconnaîtrais pas. Le sourire que j’affiche, tu le ne connais que trop bien, c’est l’exact réplique du tien quand tu cherches une nouvelle proie. Un sourire éclatant et si confiant que personne ne peut comprendre à quel point il est simulé. Je sais que certains voudront me garder mais moi je m’amuse simplement. C’est devenu un jeu pour moi, tu sais, je ne crois plus à l’amour depuis bien longtemps. En fait, je crois que je n’y ai jamais vraiment cru. L’amour qui apporte le bonheur, c’est plutôt ridicule comme idée, je suis certaine que tu serais d’accord avec moi si tu étais là. L’amour passe par la souffrance, l’amour, c’est se savoir condamné. Condamnée, je le suis. Condamnée à te haïr jusqu’à la fin de ma vie. Condamnée à t’aimer tout autant. Condamnée à supporter cette passion intense qui nous relie. Cela fait deux mois que nous nous sommes vus pour la dernière fois mais je ne te cherche pas. Je te connais mieux que personne, je sais que le hasard nous réunira à nouveau sur la route, je lui fais confiance. Notre amour est trop fort et trop malsain pour ne pas avoir de suite.

C’est le monde trop vaste qui nous pèse et c’est l’adieu. Pourtant nous allons tête baissée au-devant d’une nouvelle et folle aventure sous le ciel.


Billy.

Tu es partie. Insaisissable, tu ne laissais rien te retenir, je crois que je l’ai toujours su. Pourtant, j’ai cru que ce serait différent, j’ai cru qu’ici tu resterais, que tu resterais pour moi. Je me suis bien planté, pas vrai ? N’as-tu pas la moindre idée de ce que ça m’a fait de te voir partir ? Mais je m’y attendais. Je sais que tu sillonnes les routes parce que c’est ce que tu aimes, parce que c’est ce que tu es. Je sais que la route, c’est le seul endroit où tu te sens libre d’être celle que tu es vraiment. C’est le seul endroit où tu te sens chez toi. J’aurais aimé que tu restes avec moi, ou au moins que tu me demandes de t’accompagner mais je sais que c’est contraire à celle que tu es. Tu brûles comme un feu follet et rien ne semble pouvoir t’éteindre. Je sais que je t’ai perdue, mais je me console en me disant qu’au moins, tu es heureuse là où tu es.
PS : évite de faire les poches de tous les gens que tu croises quand tu te retrouves à court de monnaie.

si tu prends abbey, je serai à tes pieds
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frida est un merveilleux choix aussi en fait (j'adore les mannequins )

Bonnie Benbow a écrit:

Bienvenue ! Je visualise aucun des avatars cités donc, bon courage pour choisir